Les Régions dénoncent la remise en cause de l’enseignement des langues

Saisies par les associations de parents d’élèves de l’enseignement bilingue, les associations de professeurs, les organisations syndicales enseignantes, les réseaux d’enseignement immersif en langues régionales, les Régions membres de la Commission Langues régionales de Régions de France demandent au ministère d’amender la réforme du lycée et du baccalauréat afin que celle-ci ne constitue pas un recul de la diversité linguistique en France.

En effet, en l’état, la réforme dévalorise l’enseignement bilingue et l’enseignement extensif des langues régionales, notamment par le jeu des coefficients et par une mise en concurrence systématique avec les langues étrangères et les autres disciplines. C’est méconnaître les objectifs mêmes de l’enseignement bilingue et de l’enseignement des langues régionales, qui ne visent pas à seulement préparer à un cursus post-bac en langue régionale, mais bien à former jusqu’au bac des jeunes qui seront aptes à étudier, travailler, vivre dans un contexte bilingue, quels que soient les études ou les métiers auxquels ils se destinent.

La Commission ne peut accepter cette mise en danger de l’enseignement des langues régionales et des sections bilingues et demande instamment que des ajustements soient opérés à la réforme afin que les dispositions de l’article L312-10 du Code de l’Education soient respectées, notamment :

  • Pour l’enseignement bilingue français-langue régionale: maintien de l’enseignement systématique dans un cadre garantissant la non-concurrence avec la LVB étrangère et les spécialités ; mention dans la réforme des sections bilingues langue régionale et développement des enseignements de disciplines non linguistiques en langue régionale ; ouverture du droit à passer les épreuves correspondantes dans les langues d’enseignement ; ouverture des mêmes droits pour les élèves de toutes les voies technologiques et professionnelles;

 

  • Pour l’enseignement extensif des langues régionales: octroi aux langues régionales d’un statut optionnel strictement identique à celui des Langues et Cultures de l’Antiquité (bonus de points, coefficient, cumul avec les autres options), enseignement et valorisation de ces langues au baccalauréat pour l’ensemble des filières technologiques, droit à présenter une épreuve en candidat libre, ouverture de la spécialité hors concurrence « langues, littératures et cultures régionales » dans tous les lycées.
Outre le respect des droits ouverts par la loi à tous ceux qui veulent étudier les langues régionales à l’école dans les meilleures conditions et avec les meilleurs résultats, la Commission estime que la réforme, au lieu de constituer un recul, doit au contraire permettre d’avancer plus vite vers la société bilingue/plurilingue moderne, ouverte et inclusive qu’elle appelle de ses vœux.
. COMMUNIQUE DES REGIONS DE FRANCE

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