» Au lieu de dévoiler le contenu précis du projet de loi devant traduire les 149 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat, le Président de la République a confirmé aujourd’hui que les mesures les plus significatives sont écartées.
Les propositions les plus importantes de la Convention font l’objet de jokers, de reports à plus tard (bien au-delà de l’actuel quinquennat), ou encore d’une défausse sur le niveau européen. Les arbitrages du gouvernement ne permettront pas de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40%, ni a fortiori de 55%.
Génération Écologie dénonce la manœuvre politicienne que tente le Président de la République en agitant le spectre d’un référendum pour faire oublier tout le reste.
La réforme de l’article 1er de la Constitution pour que la République garantisse la préservation du climat et de la biodiversité, peut être votée par la voie du Congrès. Elle s’imposera aux seuls gouvernements futurs. Emmanuel Macron ne s’est pas appliqué ces principes à lui-même, puisqu’ils ont été bafoués par la loi autorisant le retour des néonicotinoïdes.
L’écologie ne peut être l’otage d’un processus plébiscitaire. Dans les institutions de la Vème République, telle est malheureusement la nature du référendum, par lequel les citoyens se prononcent sur celui qui pose la question, plus qu’en réponse à la question elle-même. L’écologie sera la grande perdante, car le seul débat sera « pour ou contre Emmanuel Macron ». Cette manœuvre est irresponsable et revient à jouer la lutte contre le réchauffement climatique à la roulette russe.
Enfin, l’organisation d’un référendum moins d’un an avant les échéances démocratiques majeures constitue une tentative de court-circuiter l’élection présidentielle qui n’est pas sans poser un problème démocratique. »
Communiqué de Delphine Batho, Présidente de Génération Écologie .