Bernard Cauquil est l’invité de PAIS NÒSTRE vendredi 15 mars à 18 h , à l’Ostal Occitan Narbonés. Le randonneur pélerin Languedocien vient présenter le film qu’il a tourné sur le chemin menant du Minervois à St Jacques de Compostelle . Un article de La Depêche du Midi présente ainsi Bernard Cauquil .
« On imagine aisément la grande silhouette de Bernard Cauquil se détacher sur un chemin, avec son bâton et sa cape de pèlerin. Tout juste revenu de son périple de son domicile à Sainte-Valière jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, le randonneur historien a exhumé une voie vieille de 1 000 ans.
« Il y a 12 ans, on me disait que j’inventais ! » sourit Bernard Cauquil. Depuis, il s’est acharné sur les archives, faisant ressurgir des pépites : une carte du Languedoc de 1 643 où deux logis majeurs apparaissent, Pouzols et Cabezac, une bulle papale qui évoque l’hôpital de Cabezac au XIVe siècle, ou encore des documents du XIIe siècle de Laure-Minervois faisant allusion au chemin de St-Jacques. « Le baron de Pouzols a des archives exceptionnelles » poursuit-il.
Reconnaissance suprême
Bernard Cauquil est donc à l’origine de la résurrection du tracé du Minervois, depuis Béziers jusqu’à Carcassonne, qui passait par Capestang, Pouzols, Olonzac, Jouarres et Azille. « On a fait du bruit et la fédération française de randonnée pédestre a reconnu le tracé de Capestang à Pouzols en créant une extension du GR 78. Mais les collectivités ont souhaité inscrire une boucle qui passe par le canal du midi, Paraza, Roubia et Argens, mais ça fait un détour de 9 km, ce qu’un pèlerin ne fait jamais. Et sur le tracé, il faut des hébergements adaptés, pas que des chambres d’hôtes à 50 € » . Il reste donc du travail… De son côté le fameux guide « Lepère » l’a référencé, consécration pour Bernard Cauquil.
Au-delà de la reconnaissance historique, l’intérêt est économique : les retombées du chemin de Saint-Jacques sont colossales. Auberges, chambres d’hôtes, restaurants fleurissent sur le célèbre chemin. « En 2000, en Espagne, lors d’un précédent périple sur le chemin, dans un village en ruine, il y avait une vague auberge, en 2011 j’en ai vu 2 et cette fois-ci… 8 et le village renaît ! Le Covid a démultiplié les envies de randonnées. Cette année, entre juin et octobre, toutes les auberges ont été prises d’assaut, impossible de trouver une nuitée ». Bernard Cauquil rentre encore plus déterminé de ce voyage. En mettant ses pas dans ceux des pèlerins il y a 1 000 ans sur le Camin Romieu, il sait que ce périple est riche de sens. « Par les rencontres, les échanges ce chemin t’ouvre sur l’humanité que tu as en toi. Le chemin de St Jacques ne te donne pas ce que tu cherches, il te donne ce dont tu as besoin ».