
Par François Alfonsi Journal ARRITI
Au programme de l’Université d’été de Régions et Peuples Solidaires qui se tiendra les 25 et 26 août prochains à Tagliu Isulaccia (village des Isles), une réunion sera consacrée le lundi 25 après-midi au trentième anniversaire de la création de Régions et Peuples Solidaires. Tudi Kerngelenn, de l’Université de Rennes, et Andrìa Fazi, de l’Université de Corti, reprendront le fil de ce parcours politique d’une génération, et RPS a passé commande à l’IFOP d’un grand sondage qui couvre la France entière, et qui effectuera aussi des « focus » sur les grands territoires constitutifs : Alsace, Bretagne, Catalogne, Corse, Occitanie, Pays Basque, Savoie. La présentation des résultats fera l’objet d’une intervention de l’institut de sondage.
L’Université d’Été de R&PS réunit chaque mois d’août, depuis la première édition de Rennes en 1995, les militants et sympathisants des mouvements qui se sont fédérés pour qu’une voix politique existe dans l’hexagone pour les « régionalistes », selon l’appellation donnée par le ministère de l’Intérieur à toute expression politique spécifique de ces territoires, qu’elle soit autonomiste ou indépendantiste.
La régularité et la continuité durant ces trente années de ses manifestations annuelles, l’an dernier à Bayonne au Pays Basque, l’an prochain en Alsace, et ainsi de suite à tour de rôle, est le signe probant que cette force politique est désormais bien installée.
À l’origine, Régions et Peuples Soliddaires avait été le nom en 1994 de la liste présentée aux élections européennes conduite par Max Simeoni qui venait d’achever son mandat de député européen commencé en 1989.
Une fois l’élection passée (0,39 % des voix, 11 % en Corse), les têtes de liste se sont retrouvées en Savoie pour décider de donner suite à la gageure financière et politique relevée par cette liste et de créer le parti politique du même nom, Régions et Peuples Solidaires. Après une nouvelle réunion en séminaire à Aix en Provence pour mettre en forme des statuts et un modèle confédéral de fonctionnement, le Congrès constitutif a eu lieu à Rennes en novembre 1995. L’occitan Gustave Alirol a été élu Président, François Alfonsi, trésorier, et le breton Christian Guyonvarc’h secrétaire. Puis, dès 1996, R&PS instituera à Anglet l’organisation annuelle d’une Université d’Eté suivie de son Congrès annuel.
Après trente ans où en sont les idées de régionalisme et de fédéralisme en France ? Quel soutien aux langues régionales ? Autonomie de la Corse, unification de la Bretagne, sortie de l’Alsace du Grand Est, création de collectivités à statut particulier pour la Catalogne, la Savoie et le Pays Basque, valorisation de l’identité occitane sur tous les territoires occitans : où en sommes-nous de l’adhésion à ces thèmes dans l’opinion hexagonale et dans l’opinion de chaque territoire ? C’est à ces questions que l’IFOP apportera des réponses.
La structure administrative et financière de R&PS s’est largement consolidée depuis sa création. Quatre députés (Michel Castellani, Paul André Colombani, Paul Molac, Peio Dufau) et un sénateur (Paulu Santu Parigi) sont membres de R&PS qui par ailleurs bénéficie du rattachement de 22 autres parlementaires dans le cadre de partenariats techniques. De 2009 à 2014, puis de 2019 jusqu’à juillet 2024, RPS a bénéficié d’un, puis de deux députés européens lors de la dernière année de mandat (François Alfonsi, Lydie Massard), Son Président est François Alfonsi, et son directeur est Peire Costa basé à Toulon en Provence.
Dans le maquis des procédures nécessaires pour participer à la répartition des financements publics nationaux en faveur des partis politiques, R&PS a structuré un cadre fiable qui donne à chaque parti membre l’accès à des financements publics au pro rata de ses résultats électoraux aux élections législatives, ce que chacun séparément n’aurait pu réussir à faire.
Le Congrès des trente ans sera l’occasion de rendre hommage aux fondateurs (Max Simeoni, Gustave Alirol), aujourd’hui disparus), et de mobiliser une nouvelle force motrice parmi les jeunes des différents partis membres.
Dans le contexte politique de l’heure, agité de dissolutions et de crises successives, avec des perspectives inquiétantes au vu de la progression d’une extrême droite jacobine forcenée, la Fédération Régions et Peuples Solidaires apporte à chaque mouvement régionaliste/autonomiste/indépendantiste implanté dans les territoires un cadre de solidarité mutuelle et de stabilité. •
