Un week-end entier pour célébrer, défendre et promouvoir la langue et la culture occitane ! Les samedi 25 et dimanche 26 octobre 2025, Villefranche-de-Rouergue vibrera au rythme de l’Occitanie à l’occasion de l’événement « Carrièras Occitanas », qui investira les rues de la ville.
« Une vièlha lenga que se vòl pas calar« , le mot d’ordre occitan est toujours d’actualité, plus que jamais même, puisque c’est une nouvelle génération qui éclôt et qui entend défendre cette « langue ancienne qui ne veut pas se taire ».
Un évènement revendicatif pour le droit à vivre et parler en occitan
Les 25 et 26 octobre prochains, à Villefranche-de-Rouergue, se dérouleront les « Carrièras Occitanas« . La carrière, en langue occitane c’est la rue, on comprend au nom que ce sera un évènement revendicatif, selon la vidéo de présentation qui circule sur Internet, le but est de réclamer « que nos droits à vivre et parler en occitan soient respectés » tout en défendant une culture ouverte, qui doit aider « à faire société« .
Et ceux qui prennent la parole dans cette vidéo, ce sont les membres du collectif organisateur.
En tout, ils sont une quarantaine, pour la plupart dans la vingtaine, ou qui viennent de la dépasser, venant de toute l’Occitanie réelle, c’est-à-dire l’Occitanie linguistique, qui court du Limousin à la Provence, de la Gascogne jusqu’aux Alpes en passant par l’Auvergne et le Languedoc.
Ces jeunes ont un but : relancer un événement unitaire autour de l’occitan, des journées d’actions réunissant tous ceux qui veulent manifester leur soutien à cette langue et cette culture.
Avec les « Carrièras Occitanas », ils souhaitent relancer de grandes journées de mobilisation comme ils ont pu en connaître dans leur enfance. Entre 2005 et 2015, tous les deux ou trois ans, le mouvement Anèm Òc réunissait entre 10 000 et 30 000 manifestants dans les rues de Carcassonne, Toulouse, Béziers ou Montpellier.
« Ce qui est sorti de nos discussions, c’est que l’on a besoin de se retrouver, de se revoir« , confirme Benjamin Bouyssou, l’un des porte-paroles.
On est un collectif avec des gens qui militent de Marseille jusqu’à Bayonne, mais on a besoin de sentir que chacun n’est pas seul dans son coin. On le voit quand on participe à des événements comme les courses pour la langue, La Passèm : dès qu’on se promène, on s’aperçoit que partout d’autres personnes défendent l’occitan et ça nous donne le feu pour repartir au combat.
Benjamin Bouyssou porte-parole de »Carrièras Occitanas »
Cette génération d’occitanistes entend par défense de l’occitan un engagement écologique aussi, défendre le pays c’est « prendre soin de l’endroit où l’on vit » proclament-ils.
Une position centrale en Occitanie
Si les « Carrièras Occitanas » ont choisi Villefranche-de-Rouergue pour leur première édition, c’est bien sûr en raison de la position centrale de l’Aveyron en Occitanie, afin que les gens venant du Béarn ou de Provence n’aient pas trop de route à faire. Mais, c’est aussi pour revendiquer une autre référence : la révolte des Croquants du XVIIème siècle. « Une révolte paysanne qui s’est levée contre l’Etat centralisé » pour les organisateurs des « Carrièras ». L’un des meneurs de cette révolte s’appelait Jean Petit et c’est son supplice sur la roue qui a donné naissance à la comptine pour enfants « Jean Petit qui danse avec le pied, avec la main, avec le bras… »
Aujourd’hui encore, dans les rues de Villefranche, un vide existe à l’endroit où se situait la maison de ce meneur, qui fut détruite peu après l’exécution de son hôte.
Symboliquement, pendant le cortège du samedi 25 octobre, les manifestants ont prévu de reconstruire cette maison. « On a commencé à préparer le bois avec une sorte d’échafaudage« , nous précise Emilie Dulucq, une autre porte-parole.
Cet « happening », ce que l’on pourrait traduire en òc par « eveniment creatiu », est incorporé à un programme bien chargé durant tout le week-end : ateliers de langue, de chant, conférences, spectacle de contes, concerts (avec les formations Cocanha, CxK, Lo Barrut) et surtout une grande assemblée générale le dimanche après-midi. « Elle est ouverte à tous », précise Emilie Dulucq. « On y réfléchira aux suites à donner à cette première édition, si on veut en faire un événement régulier. Pour cela, il faut d’abord réussir la mobilisation« .
« Un bus fera l’aller-retour depuis Toulouse pour 9 euros le 25 octobre » reprend la porte-parole.
Un autre bus doit venir des Pyrénées-Atlantiques et sur le site des « Carrièras Occitanas » on propose de mettre en contact les gens pour du covoiturage.
Les organisateurs espèrent plusieurs milliers de personnes, pour un événement créé en quelques mois et une date annoncée durant l’été, ce serait un premier succès, « una capitada ».