Lors d’un chantier de construction.
A Rouairoux dans le Tarn, le projet d’un ‘’four pas banal’’ pour cuire le pain et créer du lien rassemble nombre de bénévoles. De sa construction aux dégustations, récit d’une aventure peu commune.
A l’époque féodale, l’usage de fours, de moulins ou encore de pressoirs dits banaux était assorti d’un impôt à reverser au seigneur qui possédait ces ouvrages. Et qu’importe si on avait chez soi de quoi cuire son pain ou essorer son linge. On devait se servir de ce bien commun contre monnaie en retour.
Le four collectif construit à Rouairoux dans le Tarn ne répond pas au même code. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il a pris le nom de ‘’four pas banal’’ car aucun pécule n’est exigé pour son fonctionnement et son histoire n’est pas commune. Elle est née de la volonté de villageois de créer du lien et des festivités autour d’un projet.
Qu’est-ce qui rassemble, si ce n’est le fait de manger ? Alors, pour rompre l’isolement et la monotonie de la commune de la Vallée de Thoré, une bande de copain s’est mis en quête d’une bâtisse à retaper dans l’idée d’y abriter un four à pain et d’y aménager le pourtour pour le confort des usagers.
Les premiers pains et pizzas ont été enfournés en juillet dernier
La mayonnaise a mis peu de temps à prendre. Chacun a retroussé ses manches pour participer à l’élaboration du four. Les travaux, en grosse partie financés par les Budgets participatifs de la Région Occitanie, ont été quelques peu retardés par le premier confinement lié à la crise sanitaire du Covid-19, mais accélérés dès la « libération ».
En juillet, les premières cuissons ont eu lieu. Pains et pizzas sont sortis du foyer flambant neuf et ont régalés les estomacs rassemblés puisqu’il ne restait plus une miette sur les tablées dressées. Sur place, il y a plusieurs possibilités : on consomme la cuisson du jour à prix modérés ou l’on apporte son propre plat qu’on laisse mijoter dans le four.
« Il nous reste deux à trois ans de chantiers bénévoles participatifs pour que tout soit terminé, c’est-à-dire pour consolider la bâtisse dans laquelle on peut tout de même circuler, et aménager les extérieurs en ajoutant notamment du mobilier », résume Sophie Bris de l’association du Four pas banal.
Les travaux seront arrêtés en novembre. Durant l’hiver, la neige et le froid sévissent dans le coin. Tout reprendra au printemps. « Ça donne lieu à de chouettes rencontres et on projette d’associer chaque cuisson à un événement : un marché, une nuit étoilée, un concert… ». Le feu est d’ores et déjà rallumé.