« Consécutif au mouvement des gilets jaunes, inédit à bien des égards, le Président de la République a lancé un grand débat national qui vient de prendre fin. Comme de nombreux Français, j’estime que ce sont les propositions qui vont en découler qui nous permettrons de dire si ce débat a été utile et sincère » a notamment déclaré ce jour Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.
Et d’ajouter : « à partir de mes rencontres, de citoyens, de représentants d’association, de syndicats, d’élus, de ma vision de ce que doit être ce pays et notre région, je vois cinq défis à relever pour reconstruire notre pacte républicain.
- 1/ Une véritable réforme fiscale, basée sur la justice qui doit demain plus favoriser l’emploi, les salariés, l’efficacité économique et non protéger l’épargne et les produits financiers. L’impôt doit être de nouveau proportionnel aux revenus. Parce que j’estime que la justice sociale est désormais liée à la justice environnementale, chaque euro collecté via la fiscalité écologique doit bénéficier aux ménages et aux territoires les plus vulnérables.
- 2/ Un nouvel acte de décentralisation pour garantir une réponse plus rapide aux besoins, aux projets de nos territoires et des habitants. Le bon sens voudrait que les collectivités locales s’occupent et gèrent la proximité et le quotidien tandis que l’Etat se concentre sur le régalien (sécurité, justice, diplomatie, éducation, santé …). Un partage des tâches efficace, gage de réactivité, qui permettrait de supprimer ces insupportables doublons administratifs qui freinent tant de projets… Notre premier combat doit être pour la création d’emplois, les régions doivent avoir les moyens de coordonner l’aide aux entreprises pour la création, le développement mais aussi de la mise en œuvre de formations correspondant aux dizaines de milliers d’emplois non pourvus. Sur les déplacements et transports, il ne peut plus y avoir un émiettement des actions.
- 3/ Un renouveau démocratique en actes par la mise en place de collectif citoyen à chaque échelon, en lien constant avec la démocratie représentative, pour élaborer et évaluer les projets et les politiques publiques. Et, à travers cette nouvelle démocratie participative, nous devons nous réinterroger sur une représentation des territoires qui ne soit pas juste liée au nombre d’habitants.
- 4/ Un service public efficace et régénéré. La réponse comptable a atteint ses limites. Nos territoires, pour se développer, ont besoin de services publics qui constituent la colonne vertébrale de ce pays. A l’instar de la SNCF, qui agit sans vision depuis quelque temps, le pays doit redéfinir la mission et la place de ses services publics. Nous avons besoin d’investir massivement pour relier les habitants (voies numériques, ferroviaires, routières…) mais assurer aussi la présence d’agents publics dans tous les territoires et pas uniquement dans les quartiers favorisés des grandes villes. Dans cette réflexion sur l’action publique au service des gens, la culture doit avoir toute sa place.
- 5/ Une transition énergétique assumée et territorialisée. L’urgence climatique est là. Si je crois en une Banque européenne du climat, indispensable pour investir massivement dans des infrastructures majeures à l’échelle du continent, nous devons prendre également nos responsabilités au niveau national et régional. Le gouvernement doit revoir la Programmation Pluriannuelle de l’énergie afin d’être au rendez-vous de l’histoire, notamment au niveau de l’éolien flottant, comme le lui demandent six régions littorales françaises. Nous devons mettre en place un nouveau modèle de développement, où notre consommation d’énergies, de terres agricoles, pour l’alimentation et la course à la concentration urbaine doivent être profondément modifiés.