Une tentation renforcée de vote protestataire , une défiance grandissante envers le pouvoir et une méfiance accentuée de la mondialisation . Telles sont les tendances lourdes de l’état de l’opinion dans l’hexagone , selon une étude récente publiée par la Fondation pour l’Innovation Politique ( Fondapol ) . La succession des crises , de celle des gilets jaunes à la contestation de la réforme des retraites et , depuis plusieurs mois , de la terrible pandémie du coronavirus aggravent des tendances déjà très fortes . Ainsi 79 % des électeurs , envisageraient de voter contre le système à la présidentielle de 2022 , un vote populiste agrégeant plusieurs choix , ceux de Le Pen , Mélenchon et Dupont-Aignan , ainsi que le vote blanc et l’abstention ( en 2017 cet ensemble atteignait 60 % des électeurs inscrits ) . Les chiffres de la Fondapol montrent aussi d’autres évolutions : 59 % des citoyens restent partisans du système politique démocratique avec un parlement élu , mais 25 % souhaitent que ce soit les citoyens qui décident directement à la place du gouvernement , et 12 % se prononcent pour un leader fort qui déciderait seul sans se préoccuper du Parlement ni des médias …
Pour la Fondapol , les angoisses sanitaires et économiques s’accentuent , encore aggravées par la reprise des attentats . Face à ce climat d’anxiété , la demande augmente pour une meilleure sécurité et la protection de la population . Le directeur de la Fondation , le professeur de Sciences Po , Dominique Reynié , l’exprime nettement en disant que » la demande de sécurité est non négociable . Les partis qui voudront l’ignorer ou atermoyer , seront renvoyés à la marginalité électorale » . A méditer .
Joan-Pèire Laval .