Le jeudi 14 janvier 2021 pourrait être inscrit dans les annales des luttes contre le dérèglement climatique.
Plus de deux ans après le début de la procédure initiée en décembre 2018 par Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France et Oxfam France, l’audience de l’Affaire du Siècle s’est déroulée ce jeudi, marquant le premier grand procès climatique en France.
L’attente était donc grande. Aussi grande que l’énorme soutien populaire qu’avait suscité la pétition de cette “Affaire du Siècle” signée par plus de 2,3 millions de personnes (un record en France !).
Début 2019, dans le cadre de la procédure juridique, nous avions déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour “inaction climatique” de l’État. Ce jeudi, lors de l’audience, il a été soutenu par la rapporteure publique, qui reconnaît “la carence fautive de l’État à lutter contre le changement climatique”. Elle a notamment souligné le non-respect “de la trajectoire de réduction des gaz à effet de serre qu’il a lui-même établi”.
La France s’était en effet engagée à diminuer ses émissions de 40% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, avec pour but d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Or les émissions de gaz à effet de serre françaises ont baissé de seulement 0,9% entre 2018 et 2019.
Si on ne peut pas encore crier victoire, les conclusions de la rapporteure publique lors de l’audience de l’Affaire du Siècle donnent bon espoir que l’État soit tenu pour responsable d’inaction face à la crise climatique. Ce serait une avancée historique du droit français et une victoire majeure pour le climat et pour la protection de chacun et chacune face aux conséquences du dérèglement climatique.
La décision du tribunal est attendue sous quinze jours .
. COMMUNIQUE DE GREENPEACE .