Restés sans explications malgré leurs demandes, les 12 700 habitants d’Onet-le-Château ( Aveyron ) ont décidé d’envoyer autant de cartes postales au président de la République pour manifester leur incompréhension face à la réduction de la dotation accordée par l’Etat à la commune.
En sept ans, la dotation octroyée par l’Etat à la ville d’Onet-le-Château a fondu de 74,3%. La commune aveyronnaise se trouve ainsi privée d’une somme de six millions d’euros, équivalente à une année de budget d’investissement.
Désormais, la ville touche 37 euros par habitant, soit 327 000 euros au total, alors que Quins, un village de 849 âmes, a perçu 383 000 euros, rapporte France 3 Occitanie, le 2 août. En guise de contestation, le maire d’Onet et les élus ont pris l’audacieuse décision d’envoyer des cartes postales à… Emmanuel Macron. 12 700 cartes pour être précis, soit autant que le nombre d’habitants que compte la commune. Elles ont été rédigées sur le même modèle : celui de l’appel au secours désespéré d’une commune confrontée au déclin de sa principale entreprise.
L’usine Bosch a, en effet, été contrainte de supprimer 800 emplois en peu de temps. « Nous sommes arrivés à un tel niveau de faiblesse de dotation qu’on n’a plus rien à perdre. On a fait un maximum d’économies de fonctionnement, on a été au bout de notre démarche, on a cherché un maximum de partenariats pour financer des investissements, mais là, on est au bout, on ne sait plus quoi faire« , explique Jean-Philippe Keroslian, maire UDI, à France 3 Occitanie. Alors, le conseil municipal a opté pour « une action forte pour faire connaître désarroi ». La seule en Aveyron « à avoir été autant martyrisée ».
Il faut dire que, depuis trois ans, « on demande gentiment à comprendre les raisons de la baisse de dotation, personne ne nous répond. Nous avons alerté à maintes reprises les préfets successifs, nous avons demandé des explications à des secrétaires d’Etat de passage, à des ministres de passage, nous avons vu un sénateur, interpellé le rapporteur général de la Commission des Finances du Sénat. Et malheureusement, on n’a reçu aucune réponse crédible« , ajoute l’édile dont la commune est la seule en Aveyron « à avoir été autant martyrisée« . Si Onet-le-Château veut encore croire qu’il s’agit d’une erreur, celle-ci n’a – pour le moment – pas été identifiée ( Info Orange )