De nouvelles manifestations contre les restrictions anti-Covid en vigueur depuis trois ans en Chine ont eu lieu, dimanche 27 novembre, à Shanghai, Wuhan ou encore Chengdu, et se sont poursuivies dans la nuit alors que des policiers tentaient de disperser la foule, rapporte le South China Morning Post.
La contestation “contre les contrôles incessants” dans le contexte de la pandémie a éclaté au cours du week-end dans plusieurs grandes villes chinoises, ainsi que sur des campus universitaires, après l’incendie jeudi d’une résidence à Urumqi, la capitale de la région du Xinjiang, qui a fait 10 morts et “a suscité la fureur sur Internet, car beaucoup pensaient que les restrictions [sanitaires] avaient empêché les victimes de fuir, ce que les responsables locaux ont démenti”.
“La défiance ouverte est rare en Chine, surtout lorsqu’elle est dirigée contre le gouvernement central et le Parti communiste au pouvoir”, souligne le journal hongkongais. Cette démonstration “inhabituelle de frustration et de colère publique dans de nombreuses régions du pays” représente “un défi majeur pour le leadership de l’homme fort Xi Jinping et sa politique ‘zéro Covid’”.
“Choquant”
À Shanghai, des centaines de personnes ont ainsi scandé “Dégage, Xi Jinping ! Démissionne, Parti communiste !”, relate CNN
“Il est difficile d’expliquer à quel point il est choquant d’entendre une foule […] appeler à la démission du dirigeant chinois […]. Il est extrêmement dangereux ici de critiquer publiquement le secrétaire général du parti communiste. Vous risquez d’être mis en prison”, commente de son côté le correspondant à Pékin de la BBC. “Le gouvernement semble avoir fortement sous-estimé le mécontentement croissant à l’égard de l’approche ‘zéro Covid’ – une politique inextricablement liée à M. Xi, qui a récemment promis qu’il n’y aurait pas d’écart par rapport à cette politique.”
Reste, pour le reporter de la radiotélévision britannique, qu’il n’y a “pas de solution facile pour sortir de l’impasse dans laquelle le Parti semble s’être mis”. “Il a eu trois ans pour se préparer à une éventuelle réouverture, mais au lieu de construire davantage d’unités de soins intensifs dans les hôpitaux et d’insister sur la nécessité des vaccinations, il a consacré d’énormes ressources à des tests de masse, à des installations de confinement et d’isolement conçues pour gagner une guerre contre un virus qui ne disparaîtra jamais.”
. Info : Courrier International . . Photo : AFP