Léon Còrdas , grand écrivain occitaniste

 

Cordes Léon / Còrdas Leon

Cordes Léon / Còrdas Leon

 

Léon Cordes est un acteur important de l’occitanisme contemporain : écrivain, homme de théâtre, militant pour la langue et la culture. Originaire du Minervois, exactement de Siran dans l’Hérault, il passe à Minerve, haut-lieu du drame de la Croisade albigeoise, une grande partie de son enfance. Son inspiration se nourrit pour une bonne part de ce lieu des origines, entre mythe et histoire, ainsi que d’une culture populaire qu’il ne cesse de recueillir, en collectant inlassablement, à partir notamment de témoins familiaux, les récits de l’oralité populaire, à quoi s’ajoutent des lectures diverses, de Verlaine à Lorca.

Dès les années 1930, Léon Cordes rencontre Charles Camproux (auteur du premier manifeste occitaniste, Per lo camp occitan, en 1935), Ernest Vieu (homme de théâtre en langue d’oc très actif dans l’entre-deux-guerres), Roger Barthe, Max Rouquette, Pierre Azéma… Son premier ouvrage poétique, Aquarèla, paru en 1946, frappe par la limpidité de la parole. Après la Libération, une série de catastrophes naturelles l’obligent à quitter le Minervois et la propriété viticole familiale. Il restera néanmoins toute sa vie un « poèta pagés », un poète-paysan. Poète-paysan, il l’est également par son action de syndicaliste agricole. À partir de 1969, parallèlement au grand mouvement populaire et créatif occitan qui touche toute la création (« nouvelle chanson », édition, jeune théâtre d’oc…), Cordes renoue activement avec ses amours de jeunesse, le théâtre et la scène populaire ; il joue un rôle actif pour le développement du théâtre occitan en Languedoc.

Il publie dans les années 1970 des œuvres majeures, comme le recueil de nouvelles Los Macarels (1, 1974 et 2, 1982) ou son roman La Batalha dels teules (1979).

 

 

Se conti que conte

Se conti que conte,
couverture, calligraphie et dessins de l’auteur.

 

 

 

 

Se conti que conte page 1

Se conti que conte page 1, calligraphie et dessins de l’auteur.

 

 

 

 

Il n’hésita pas à se lancer dans l’auto édition, parfois avec l’aide de l’IEO, publiant aussi bien un opuscule d’apprentissage de la langue Apreni lèu-lèu l’occitan [s.d.] que son Pichòt libre de Menèrba / Petit livre de Minerve (1974), ou un recueil de poèmes calligraphié et illustré par lui-même, Se conti, que conte (1980). Pratiquant une sorte d’auto-diffusion, il parcourt inlassablement les routes occitanes afin de place ses ouvrages dans les librairies.

Fidèle à Minerve, la cité de son enfance et de son apprentissage de l’existence, il écrit en 1983, peu de temps avant sa mort, la pièce Menèrba 1210 sur le siège de la cité par les Croisés et le drame du bûcher. Son fils, le comédien et dramaturge Michel Cordes, réalisera à partir du texte une production théâtrale ambitieuse. Entièrement en occitan, le spectacle réunira plusieurs milliers de spectateurs deux années de suite.

Info  Universitat Pau Valéry / MJ Verny

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