Télescopage imprévu avec l’actualité, Laurent Cavalier et Marie Coumes ont publié un ouvrage traduction littéraire de leur spectacle récit de la lutte des viticulteurs occitans . Une épopée moderne truffée de témoignages d’acteurs de l’époque mais aussi d’anonymes. Présentation.
Le titre en Occitan « N’i a pro! » – Ça suffit ! – reprend le cri des ouvriers viticoles de Languedoc. Sorti en librairie le vendredi 20 octobre, ce livre est une traduction littéraire du spectacle de Laurent Cavalier et Marie Coumes, qu’ils publient, pour raconter la lutte des viticulteurs languedociens.
C’est à la manière dont les contes sont racontés dans une veillée que les deux auteurs, qui ont collecté des témoignages dans l’Occitanie rurale et sincère, rendent vivantes et collent les pièces éparses de la mémoire collective. Humour et poésie, passages bilingues, accompagnent ce récit de quinze ans de lutte, souvent violente, des comités d’action viticole.
Bien des éléments de la situation de l’époque, actuellement enfouis sous l’afflux d’informations du quotidien, sont rappelés : les milliers de manifestants qui se massent pour s’opposer aux négociants qui, par exemple, avaient le pouvoir de pratiquer les assemblages de leur choix avec des vins étrangers. Mais aussi, la peur de voir le sacrifice de leur terre productrice au profit du tourisme qui visait, selon l’expression populaire de l’époque, à la transformer en « bronze culs de l’Europe ».
Tout est là, avec des photos emblématiques, comme l’arrestation d’André Cases en 1984. Les jalons historiques de l’épopée vigneronne sont exposés, en fin d’ouvrage par l’historienne Geneviève Abbé.
Le livre est publié aux éditions du Bout de la Ville, une maison occitane basée en Ariège dont la ligne éditoriale se veut ouverte sur les styles, les genres et l’actualité. Elle publie en effet des ouvrages sur Fukushima, les gilets jaunes, la graineterie Kokopelli, le blues ou des romans.
N’i a pro ! est déjà disponible à la librairie Libellis en avant première du spectacle, en vrai, à Bages le jeudi 23 novembre, à 18h30 à l’espace Jean Daudé. Article de L’Indépendant .