Barcelone et sa périphérie vont devoir restreindre leur consommation d’eau, leurs réserves ayant atteint un niveau critique. En cause, une sécheresse historique qui frappe la métropole depuis près de trois ans. Alors que des records de température avaient été dépassés en Espagne la semaine passée, dépassant les 30 °C en plein janvier à certains endroits du pays, Barcelone a été contrainte de passer en état d’urgence. Concrètement, la décision se traduira par des restrictions pour l’agriculture — une réduction de 80 % de la consommation d’eau du secteur, contre 40 % jusqu’ici — et pour l’industrie (à hauteur de 25 %).
Les quelque six millions d’habitants de la métropole ne seront pas épargnés : si aucune coupure d’eau n’est prévue pour le moment, la pression au robinet va diminuer. Le plafond maximal de consommation pour les habitants des 202 communes touchées a été abaissé et pourrait l’être encore davantage si la situation s’aggrave. Le plan prévoit aussi une interdiction de remplir les piscines ou de laver sa voiture. L’arrosage des espaces verts est autorisé uniquement à l’eau non potable pour les arbres des jardins publics.
Si le niveau des réserves venait à baisser encore, les autorités considèrent la possibilité d’interdire totalement l’arrosage, ou encore de fermer les douches des salles de sport. Un ravitaillement en bateau pourrait devenir une option si la pluie se refuse à tomber. Cette solution est aussi envisagée en Andalousie où les réservoirs sont au plus bas.
Le déficit actuel de précipitations en Catalogne est inédit depuis le début des relevés en 1916. Les niveaux des réservoirs, qui stockent l’eau de pluie pour une utilisation durant les mois plus secs, est tombé sous la barre des 16 %. Pour Pere Aragonès, président du gouvernement régional catalan, la région « souffre de sa pire sécheresse depuis un siècle ».