-“Un mariage bafoué, une République blessée : l’indignation face à la discrimination à Perpignan
Monsieur le Maire,
C’est avec une vive indignation que j’ai appris votre décision de refuser la mise à disposition de l’historique salle des mariage pour la célébration d’une union, au motif de la langue choisie par les futurs époux. Un tel acte, qui bafoue les principes fondamentaux de notre République, ne peut rester sans réponse.
Votre déclaration répondait à une question de l’opposition alors que vous soumettiez au vote une charte de bonne conduite des futurs époux au dernier conseil municipal. Ce souci de respect des valeurs républicaines, que nous partageons tous, semble pourtant sélectif : vous acceptez d’accorder l’usage de la salle des mariages de la Loge à des personnes irrespectueuses, mais vous le refusez à celles qui souhaitent que leur cérémonie intègre quelques mots de catalan. Votre sens des priorités a de quoi choquer. D’où la question de Chantal Gombert qui vous interpelait sur vos motivations : était-ce parce qu’il s’agit d’un opposant politique (comme l’a énoncé un de vos adjoints) ou parce que les futurs mariés demandaient l’usage du catalan ?
Vous y avez répondu de la plus basse des manières.
Pour mémoire, depuis 1993 et jusqu’à votre élection, la municipalité de Perpignan permettait que les mariages puissent être célébrés en catalan, sans préjudice de l’usage du français.
En tant que citoyen attaché aux valeurs d’égalité et de fraternité, je suis profondément choqué par cette discrimination flagrante. La langue française, langue officielle de notre pays, est un vecteur d’unité et d’inclusion. Nul ne saurait être exclu pour demander que le mariage soit également célébré en catalan en plus du français.
Votre décision, Monsieur le Maire, est une atteinte grave à une liberté individuelle garantie tant par la convention de 1976 sur la délivrance d’actes d’état civil plurilingues que par les règlements européens. Elle constitue également une insulte à la diversité culturelle et linguistique qui fait la richesse de notre territoire, affirmée par l’article 75-1 de la Constitution Française.
Au-delà des recours juridiques, c’est notre devoir collectif de nous élever contre de telles pratiques et de défendre les valeurs de notre République.
Je vous appelle donc, Monsieur le Maire, à présenter vos excuses aux époux. J’appelle également tous les élus à se mobiliser pour que de tels actes ne se reproduisent plus jamais.
La République, une et indivisible, ne saurait tolérer aucune forme de discrimination.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de ma profonde indignation.
Jaume Roure,
Ancien maire-adjoint délégué aux affaires catalanes à Perpignan .