L’incendie qui a fait au moins un mort dans l’Aude se propage à une vitesse fulgurante. Ce rythme difficile à contenir est la conséquence de facteurs à la fois météorologiques, géographiques et humains.
Les flammes se déplacent à 5 km/h, soit la vitesse de marche d’un adulte. Du jamais-vu pour de nombreux professionnels sur place. L’incendie qui s’est déclaré à Ribaute (Aude), mardi 5 août vers 16 heures, a déjà parcouru plus de 17 000 hectares, soit plus que la superficie de Paris, et menace encore plus d’une quinzaine de communes.
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Plus gros incendie de l’été 2025 en France, le feu de forêt progresse dans le massif des Corbières, entre Narbonne et Carcassonne. « Mardi, il se propageait à une vitesse de 1 000 hectares à l’heure et nous avons observé des sautes de feu [par projection d’étincelles ou de braises enflammées] de 200 mètres, et même de 500 mètres, qui allumaient un nouvel incendie plus loin », dit au Monde Christophe Magny, directeur du service d’incendie et de secours de l’Aude. Trois facteurs principaux peuvent expliquer cette propagation fulgurante.
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Des conditions météorologiques défavorables
Lorsque le feu — dont l’origine n’est pas connue — s’est déclaré le 5 août, il a profité de conditions météorologiques très favorables : des températures supérieures à 30 °C dans la journée, un taux d’humidité faible, des rafales de tramontane à 50, voire 60 km/h dans la soirée. Météo-France avait placé le département de l’Aude en vigilance rouge pour le danger de feu, le niveau d’alerte le plus élevé.
La sécheresse de ces trois dernières années dans le département a pu accélérer la vitesse du feu, explique sur X l’agroclimatologue Serge Zaka. « La mortalité des jeunes arbres a été très importante dans les garrigues, laissant du bois à brûler », développe-t-il. La végétation, faite de garrigues et de pinèdes, est aussi un combustible très puissant.
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Un relief peu accessible
Le relief du massif des Corbières peut être difficile d’accès, rendant les opérations des pompiers plus difficiles. Une telle disposition a trois conséquences directes, expose Serge Zaka : un effet cheminée — un courant d’air vertical qui accélère la combustion et aspire les flammes vers le haut — un échauffement plus rapide des végétaux en amont et une inflammation plus précoce.
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Un manque de moyens
Emmanuel Macron avait promis en 2022 un investissement massif d’ici à 2027 pour que la flotte française de Canadair soit remplacée et que le pays dispose de 16 engins. Aujourd’hui, seulement 11 Canadair sont fonctionnels en France, dont 9 sont mobilisés dans l’Aude. Ce manque de moyens se retrouve aussi dans le matériel à terre : « Depuis une dizaine d’années, la CGT s’insurge contre la suppression de près de 1 000 camions-citernes forestiers », ajoute auprès de L’Humanité Laurent Guilloteau, pompier membre du syndicat, qui était sur le terrain dans la nuit du 5 au 6 août.
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Jeudi 7 août, les conditions météorologiques étaient redevenues « plutôt favorables » pour fixer le feu, selon les pompiers de l’Aude. Le vent soufflait moins fort, ce qui n’a pas empêché plusieurs foyers de reprendre.