La Région Occitanie va mettre en place son plan « cultura viva » qui vise à la préservation des langues locales. Benjamin Assié, conseiller régional délégué aux langues et cultures catalane et occitane, était présent jeudi dernier au conseil départemental du Gers pour une réunion de concertation. L’occasion pour lui de rappeler les enjeux de ce plan. Entretien.
Depuis plusieurs années, l’Unesco classe l’Occitan dans les langues en voie de disparition. La préservation de ces langues, c’est un sujet qui tracasse la population?
On a de la chance d’avoir en Occitanie deux langues et cultures extrêmement vivantes. C’est très important de les conserver et c’est ce que demande la population. Les enquêtes montrent un attachement massif de la part des habitants de la région. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que les nouveaux concitoyens qui viennent d’arriver dans la région y sont autant attachés, si ce n’est plus que ceux qui vivent ici depuis des générations.
Quels sont les outils pour les conserver ?
C’est tout l’objet de ces réunions que l’on fait dans les treize départements d’Occitanie. Ce qui est important, c’est de mobiliser le plus possible. L’avenir d’une langue ne se décrète pas. C’est un défi que l’on doit relever tous ensemble. Nous avons pas mal de propositions pour les conserver.
Justement, quelles sont ces propositions ?
Il y a déjà beaucoup d’acteurs qui agissent au quotidien sur leur territoire ou dans leur filière professionnelle. Mais il faut plus de cohésion dans les départements. Il faut que l’on travaille davantage tous ensemble avec une grande priorité pour la jeunesse. Les politiques que l’on met en place, c’est évidemment pour les générations futures.
Il ne faut pas les négliger…
Surtout pas. Il faut savoir que près de 10 000 enfants de la région pratiquent. C’est un facteur de cohésion sociale, de lien inter-générationnel mais aussi d’attractivité. Les touristes sont extrêmement sensibles aux territoires qui sont fiers de leurs cultures. Mais il faut la rendre plus visible. Désormais, tous les trains régionaux sur la ligne Auch-Perpignan ont trois signalétiques sonores avec le français, le catalan et l’occitan.
Vous parlez de la jeunesse comme pilier de préservation mais toutes les classes ont-elles accès à ces matières ?
Les familles sont contentes de pouvoir offrir ces enseignements à leurs enfants, sauf que ce n’est pas proposé dans tous les bassins de vie. On considère qu’il y a des inégalités territoriales. Notre premier objectif, serait une forme de généralisation. Ça rentre dans l’esprit de la loi Molac, qui a été votée il y a quelques mois et qui vise, avec le soutien des collectivités, à proposer de façon large un enseignement à toutes les familles et tous les enfants.