« Nous pleurons de joie. Aujourd’hui, nous allons chanter la vie et danser la joie. » C’est par ces mots que la Grande Assemblée Aty Guasu, organisation guaranie représentant les peuples autochtones du Brésil, a accueilli la décision de la Cour suprême.
Cette dernière a rejeté le 21 septembre une proposition de loi qui visait à réduire la protection des terres ancestrales autochtones et à limiter la reconnaissance de nouvelles réserves indigènes.
« Une défaite massive pour l’agro-industrie »
Si ce texte — connu sous le nom de « Cadre temporel » — avait été adopté, les peuples autochtones du Brésil qui n’auraient pas été en mesure de prouver qu’ils vivaient sur leurs terres le 5 octobre 1988 (date de la signature de la Constitution actuelle) n’auraient eu aucun droit à ce que ces terres soient officiellement cartographiées et protégées. Le vol de millions d’hectares de terres autochtones aurait ainsi été légalisé, explique Survival International, organisation alliée du mouvement autochtone, dans un communiqué.
Pour Fiona Watson, directrice de la recherche et du plaidoyer de l’ONG, « il s’agit d’une victoire historique et capitale pour les peuples autochtones du Brésil et d’une défaite massive pour le lobby de l’agro-industrie ». Aty Guasu a, pour sa part, assuré que les peuples autochtones allaient maintenant poursuivre leur lutte pour la protection de leurs terres « avec la même détermination et la même force que par le passé ».