. Interview de l’écologiste Yves Cochet dans le journal » Bretons « -Vous ne pensez pas comme d’autres que cette crise peut justement être l’occasion d’un nouveau départ, de reconstruire l’économie sur des fondements plus sains ? On voit par exemple qu’on remet en avant les produits locaux, les circuits courts…
Y.Cochet : Ponctuellement, localement et de manière minoritaire, j’y crois. Moi-même, d’une certaine manière, c’est ce que j’essaye de faire depuis quatorze ans. On essaye de créer de la solidarité avec les voisins, de faire des circuits courts… Je vois que des parlementaires ont lancé une initiative sur le monde d’après : “Prenons le temps pour réfléchir maintenant qu’on est confiné et, une fois qu’il y aura le déconfinement, on ne sait pas vraiment quand, on aura changé d’état d’esprit et ça sera mieux qu’avant”. Mais j’ai peur qu’on retombe dans les bêtises de notre gouvernement. Il faut bien le dire, ils ont été très mauvais. Les Français ont toujours tendance à se glorifier en disant qu’on a le meilleur système de santé du monde et un système très centralisé, avec Macron à la tête… Quand on voit des pays qui n’ont pas le même système que nous, l’Allemagne fédérale par exemple, l’épidémie pour l’instant y est beaucoup plus contenue. On n’a pas à être fier de la communication gouvernementale extrêmement tardive, de l’absence d’anticipation… Il y a dix ans, avec Bachelot, on avait des milliards de masques et du gel hydroalcoolique. Et maintenant, on n’en a plus. Ils ont sous-estimé la crise. Il y a une incohérence dans les discours – un jour, les masques ne servent à rien, un jour, il faut en porter –, des mensonges pour camoufler l’impréparation, le manque d’anticipation et l’amateurisme politique et sanitaire. C’est la Cinquième République : tout à l’État, tout centralisé.
Ce n’est pas un système qui permet de penser la suite ?
Y .Cochet :Non, pas du tout. Si jamais il doit y avoir une suite un peu civilisée, il faut repenser notre République et faire ce qu’on appelle des biorégions, une France fédérale dans une Europe fédérale. Au minimum !
(…) Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le magazine Bretons n°164 de mai 2020