Le soutien à la langue occitane est-il un appui à la diversité culturelle de la France ou un mauvais signe envoyé à la cohésion nationale ? Lors du conseil municipal de Toulouse du 7 décembre, la majorité de Jean-Luc Moudenc s’est divisée sur le sujet à l’occasion d’un vœu, présenté en toute fin de séance, par Jean-Michel Lattes. Le premier adjoint en charge des déplacements, également délégué à la culture occitane, sollicité par un collectif de douze associations, voulait montrer le soutien des élus aux émissions occitanes du service public, France 3 et France bleu, dont le temps d’antenne serait menacé.
C’est chose faite mais sans faire le plein des voix de la majorité. Sur 53 élus de la liste, 43 se sont montrés favorables au vœu, cinq opposés (Sacha Briand, Olivier Arsac, Laurent Lesgourgues, Emilion Esnault et Maxime Boyer), trois se sont abstenus (Marie-Jeanne Fouquet, Pierre Esplugas-Labatut et Bertrand Serp) et deux n’ont pas participé au vote (Pierre Trautmann et Sylvie Rouillon Valdiguié).
«L’unité des Français»
Olivier Arsac, ex-élu Debout La France devenu Les Républicains après sa démission lors de l’alliance Dupont-Aignan-Le Pen de la présidentielle, est monté au créneau pour dire «non» à une revendication qui «ne concerne pas l’action municipale» et surtout va à l’encontre, à ses yeux, de «l’unité et de la concorde nationale». «Je m’interroge sur l’opportunité de prendre le risque de nous égarer dans des revendications linguistiques et culturelles qui divisent plus qu’elles ne rassemblent et qui nourrissent peut-être d’autres revendications», comme «des cours universitaires en occitan» et «l’usage de l’occitan dans des actes officiels». Pour Olivier Arsac, «la République, c’est l’unité des Français au-delà de leurs différences et donc une langue commune». L’élu en charge de la prévention et de la sécurité plaide pour que «l’attachement au patrimoine linguistique soit vu comme une affaire privée, à l’image des religions.»
C’est Régis Godec, un des trois élus écologistes, les seuls présents pour l’opposition après le départ des autres groupes, qui a porté la contradiction. «Je ne connais pas de communautarisme occitan», a répliqué l’ex-adjoint de Pierre Cohen qui connaît cependant des formations politiques militantes de la culture occitane. Pour lui, «Parler occitan n’est en aucun cas une attaque en direction de la République .
INFO / LA DEPECHE