Ils ne veulent pas tomber dans le panneau. Dans le Vaucluse, plusieurs maires font de la résistance face au Conseil départemental qui, comme l’indique La Provence ce mercredi 7 août, souhaite faire enlever les panneaux indiquant les noms de leurs communes en provençal au-dessous de la signalisation française à l’entrée de leurs villages.
Pour justifier sa décision, le Conseil départemental s’appuie sur un arrêté du 24 juillet 1967 selon lequel les panneaux en français délimitent officiellement la vitesse à l’entrée d’une agglomération, et doivent donc être facilement lisibles, explique le quotidien régional. « Nous avons adressé un courrier aux maires il y a plus d’un an pour leur demander de déplacer, à l’intérieur de leur agglomération, les panneaux en provençal ou encore village fleuri et autres indications. Ces doubles panneaux ont été installés sans autorisation » avance Maurice Chabert, président du conseil départemental du Vaucluse. « Le risque, c’est que chacun marque n’importe quoi en dessous du nom de la commune: ‘village protégé par des caméras’, ‘capitale du melon, de la truffe, de la cerise’« , fait-il en outre valoir auprès de franceinfo.
« Ce sont des racines que nous devons garder »
Les édiles provençaux ne l’entendent pas de cette oreille : « Le panneau Perno li font a été installé en 1988. La langue provençale fait partie de notre patrimoine. (…) Faire appliquer une loi 50 ans après, là il y a quelque chose que je ne comprends pas. Ce panneau ne fait de mal à personne, et je ne pense pas que cela perturbe la circulation« , fulmine dans le quotidien local le maire de Pernes-les-Fontaines, Pierre Gabert. « Si on nous les enlève, je les remettrai. On est en Provence. Aujourd’hui, il y a de l’anglais partout, même la région s’y met dans sa campagne de communication et nous notre langue maternelle faudrait qu’on la jette dans le fossé, arrêtons un peu ! »
Même son de cloche à Cheval Blanc, où le maire Christian Mounier participe lui aussi à la fronde : « Il n’est pas question que j’enlève les panneaux existants, et si besoin je les remettrai« , assure-t-il. »