Des avancées, mais restons vigilants
La FELCO a découvert hier 16 décembre le texte de la circulaire https://www.education.gouv.fr/bo/17/Hebdo15/MENE1711397C.htm concernant l’enseignement des langues régionales, circulaire qui entendait répondre à l’indignation des enseignants, des parents d’élèves et des associations culturelles de promotion des langues de France suite à la censure par le Conseil Constitutionnel de certaines dispositions novatrices de la loi Molac, votée pourtant à une majorité écrasante par les élus des deux chambres.
La lecture de cette circulaire, dont on ne niera pas qu’elle a d’abord le mérite d’exister, même si l’on aurait pu espérer que la question justifie un décret, appelle de notre part un certain nombre de remarques.
Des avancées, fruits de la mobilisation collective
· Il convient d’abord de signaler que pour une fois les associations de promotion des langues de France, et les offices publics impliqués dans cette promotion dans certaines régions ont été consultés au cours de l’élaboration de la circulaire, même si au final peu de ce qu’elles suggéraient a été retenu.
· Le flamand occidental, le francoprovençal et le picard font leur entrée dans la liste des langues régionales reconnues par le Ministère de l’Education nationale (c’était chose faite pour les langues de Mayotte depuis la loi Molac). Il s’agit d’une revendication ancienne, portée par les associations de promotion de ces langues et partagée par la coordination PQVNL et la FLAREP entre autres. La FELCO se réjouit de cette prise en compte de langues que le ministère se refusait jusqu’ici à reconnaître.
· L’enseignement par immersion est reconnu comme une des possibilités de l’offre d’enseignement en langue régionale, y compris dans le public. C’était une des innovations introduites par la loi Molac, censurée par le Conseil Constitutionnel. Sa prise en compte dans la circulaire représente donc, de fait, le désaveu par le ministère de l’opposition qu’il avait manifestée sur ce point au cours du débat parlementaire. C’est donc un point positif, même s’il reste à voir quelle sera la réaction du Conseil Constitutionnel, lui aussi désavoué.
· La circulaire reconnaît le rôle qui doit être joué par les Conseils académiques des langues régionales et les comités techniques appelés à les épauler, et prend la peine de rappeler les textes régissant leur fonctionnement. La FELCO ne peut que s’en réjouir, l’expérience ayant montré que dans bien des académies, le rectorat avait trop souvent tendance à négliger d’appliquer correctement ces textes, quand il ne les négligeait pas totalement. On peut espérer que cela leur sera désormais interdit, mais il conviendra néanmoins d’être très vigilant sur ce point.
Cela dit, cette circulaire ne saurait satisfaire toutes les inquiétudes et revendications portées par les associations, dont la FELCO.
Tout n’est pas acquis et nous demeurons vigilants
· L’article 7 de la loi Molac, portant sur la généralisation de l’offre d’enseignement de et en langue régionale dans les académies concernées est évoqué, non d’ailleurs sans que son libellé soit subrepticement modifié au passage dans un sens restrictif. Mais il n’est qu’évoqué, justement, sans que soient détaillés les moyens, dans tous les sens du terme, mis au service de cette généralisation.
· Concernant le statut des langues régionales au lycée et au baccalauréat, statut mis à mal par les dernières réformes, on ne note que peu de progrès, voire la simple confirmation de l’existant, sans que soient abordées des questions comme la compatibilité entre options, par exemple, sur le modèle de ce qui est accordé aux langues de l’Antiquité.
· Et le point noir principal est constitué par l’absence de toute allusion à la question des moyens, en heures, en postes, en formation initiale et continue, en information des familles. Tant que cette question ne sera pas sérieusement traitée par le ministère, les quelques dispositions plus ou moins prometteuses de la circulaire risquent fort de rester lettre morte.
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La FELCO prend donc acte du nouveau texte, mais ne manquera pas, avec les autres associations des autres langues, de continuer de porter des revendications qui pour l’heure ne sont que partiellement satisfaites.