Eleveurs , chasseurs et élus Ariégeois mobilisés à St Girons

Plus de 200 personnes ont répondu à l'appel selon la FDSEA.En soutien aux chasseurs placés en garde à vue à Saint-Girons, chasseurs et élus se sont rassemblés ce matin devant la gendarmerie. Avant de repartir en estive, l’ambiance est tendue.

Sous un soleil déjà brûlant, les nombreuses écharpes d’élus se confondaient avec les bérets et les pantalons kaki des chasseurs ariégeois venus soutenir leurs deux derniers collègues placés en garde à vue à la brigade de Saint-Girons. Pour rappel, depuis plusieurs jours, les auditions des huit chasseurs ariégeois mis en cause dans la mort de l’ourse en novembre dernier s’enchaînent. Hier, trois autres chasseurs étaient entendus par les militaires. Leur audition avait duré jusqu’à tard dans la journée.

Parmi les élus et les candidats en campagne, tout le clan socialiste était présent, avec Christine Téqui, Jean-Jacques Michau, Laurent Panifous ou Martine Froger. Béret sur la tête, Philippe Lacube, le président de la chambre d’agriculture était aux côtés de son ami Jean-Luc Fernandez, président de la fédération des chasseurs de l’Ariège.

Ce dernier, dans une colère noire, a vu entrer deux de ses collègues dans la brigade couserannaise pour être placés en garde à vue peu avant 9 heures. Il leur est reproché (ainsi qu’à six autres individus déjà interrogés par les militaires hier, NDLR) d’avoir abattu une ourse le 20 novembre dernier dans la réserve domaniale du mont Valier. Les chasseurs clament la légitime défense, tandis que six jours après le décès du plantigrade, le parquet de Foix ouvrait une information judiciaire contre X pour destruction d’une espèce protégée.

« Il y aura des morts ! »

« On nous dit que les chasseurs sont coupables, c’est inacceptable ! C’est un piège vulgaire, totalement intolérable, et je dénonce cette violence ce matin, pestait Jean-Luc Fernandez. Dans la réserve du Valier, comme dans celle d’Orlu, on chasse. Tous ceux qui ont fait le djihad, qui ont violé, qui ont 15 condamnations, ne sont pas traités comme l’est un chasseur ariégeois. Il y a du monde aujourd’hui, mais si j’avais eu 15 jours pour appeler à une manifestation, vous auriez vu le bordel que j’allais mettre à Saint-Girons ! Je préviens, l’été sera difficile dans les vallées. Il y a des ours partout, 50 rien que dans le Couserans. Avec les randonneurs et les vététistes, il y aura des morts ! »

Ces accusations de mauvais traitement en garde à vue ont été démenties par Olivier Mouysset, procureur de la République de Foix dans un communiqué hier en fin de journée : « Les personnes concernées ont pu bénéficier de l’assistance d’un avocat et de la faculté de consulter un médecin, dès lors qu’elles en ont exprimé le souhait. Il ne saurait donc être question du recours à un “procédé d’une violence inqualifiable” ».

Philippe Lacube, quant à lui, a fait part de son inquiétude grandissante. « Quand on touche à l’un de nous, dans notre culture pyrénéenne, c’est casus belli. D’autant plus qu’il s’agit de gens de plus de 75 ans et juste car ils ont été dans une pratique de chasse. Il y a longtemps qu’on tire la sonnette d’alarme, mais on ne nous a pas entendus. Aujourd’hui, cet ensauvagement du territoire le vide dans un premier temps et menace son économie dans un second. »

Autre soutien de poids aux chasseurs en garde à vue, la présidente du département Christine Téqui. Pour elle, l’injustice est totale : « C’est l’État qui a créé cette situation et aujourd’hui il cherche à trouver des responsables. Je trouve ça scandaleux que les victimes soient aujourd’hui des accusés. On lutte pour une montagne vivante et pour la ruralité, mais avec l’ours, nous n’y arriverons pas ! » À noter que la manifestation de soutien a été pacifique et qu’aucun débordement n’a été à déplorer.

Samuel Cadène  La Depêche du Midi

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