Hallucinant : la Méditerranée est à 28,71° C ! REPORTERRE

Du jamais vu. Après analyse des données satellitaires de l’observatoire européen Copernicus, des chercheurs de l’Institut des sciences de la mer de Barcelone (Espagne) ont annoncé que la mer Méditerranée avait atteint, lundi 24 juillet, sa plus haute température médiane journalière connue : 28,71 °C. Le précédent record, de 28,25 °C, datait du 23 août 2003.

« La température moyenne à la surface de la Méditerranée est passée de 23 à 28 °C depuis la fin du mois de juin. Nous avons pris 5 °C en un mois, c’est tout simplement hallucinant », a réagi Thibault Guinaldo, du Centre national de recherche météorologique, auprès de nos confrères de France Info. Le chercheur se dit d’autant plus inquiet que ces pics de température apparaissent de plus en plus tôt dans la saison estivale : « en général, [ils] sont observés à la fin du mois d’août dans la Méditerranée. »

44 % de la surface océanique globale subit actuellement une canicule marine

Après l’océan Atlantique, confronté début juin à des températures parfois supérieures de 5 °C aux normales de saison, c’est aux eaux de la Méditerranée de bouillir. Samedi 22 juillet, la température de l’eau est montée à plus de 32 °C dans certaines zones, soit l’équivalent d’une douche tiède. Au total, 44 % de la surface océanique globale subit actuellement une canicule marine, selon l’Administration américaine des études océaniques et atmosphériques.

Ces vagues de chaleur marines, qui deviennent de plus en plus intenses, fréquentes et longues sous l’effet du changement climatique, ont des effets catastrophiques sur les écosystèmes. Reporterre les détaillait dans un récent article. Une étude, publiée l’été dernier dans Global Change Biology, a notamment montré que les canicules marines qui ont frappé la mer Méditerranée entre 2015 et 2019 avaient provoqué des « mortalités massives » chez une cinquantaine d’espèces de poissons, d’éponges, d’algues ou encore de mollusques. « C’est comme si l’on se trouvait en face d’une forêt cramée », nous racontait Joaquim Garrabou, chercheur à l’Institut des sciences de la mer de Barcelone et coauteur de cette étude.

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