La présidente de Régions de France, Carole Delga (PS), s’insurge contre la baisse de « 177 millions d’euros » des dotations pour les régions prévue dans le budget 2022 et attend des « réponses très concrètes » de Jean Castex, jeudi, lors du congrès de l’association d’élus.
« La menace d’une baisse de dotations n’est pas envisageable », affirme la présidente d’Occitanie dans un entretien accordé au Figaro en amont du congrès où le chef du gouvernement est attendu dans l’après-midi.
« En réalité, l’impact de ces baisses atteint 177 millions d’euros au total », estime-t-elle, assurant avoir « essayé de convaincre le Premier ministre », dont elle reconnaît que « l’écoute (…) est bien supérieure à celle d’Édouard Philippe », son prédécesseur à Matignon dont les collectivités ont souvent dénoncé les arbitrages en leur défaveur.
La présidente socialiste, qui a pris la présidence de Régions de France en juillet à l’issue des élections régionales de juin, dit attendre « des réponses très concrètes » de la part de Jean Castex lors de son discours au congrès, qualifiant au passage Emmanuel Macron de « président de la République le plus recentralisateur depuis les lois de décentralisation de François Mitterrand ».
« Quand nous avons découvert le projet de loi de finances sans avoir été prévenus de cette baisse, j’ai réagi vivement parce qu’avec moi il n’y a pas de langue de bois », assure Mme Delga, qui considère cette méthode “pas respectueuse”. « Je suis dans un dialogue ferme, exigeant et constructif », ajoute-t-elle.
Selon elle, les régions « veulent être reconnues à leur juste place comme des acteurs majeurs“ et disposer ”de capacités d’action pour répondre aux préoccupations de nos concitoyens ».
Lors du congrès, Mme Delga, qui a pris ses fonctions en promettant un libre blanc de la décentralisation pour cet automne, pourra baser ses requêtes sur un sondage Ifop pour Régions de France et la Fondation Jean Jaurès publié à cette occasion.
Selon lui, les trois quarts des Français de l’Hexagone (74%) estiment que confier « plus de responsabilités aux régions renforcerait la démocratie ». Le pourcentage atteint 82% en Corse, contre 71% dans les départements et régions d’outre-mer (DROM).
Les élections de juin avaient été marquées par une abstention record, un électeur sur trois seulement s’étant rendu aux urnes.
Malgré cette faible participation, les personnes interrogées font paradoxalement plus confiance aux régions qu’à l’Etat (74% contre 26% dans l’Hexagone, 70% contre 29% en Corse et 66% contre 33% dans DROM).
Le sondage a été réalisé auprès de 3.011 personnes, représentatives de la population métropolitaine (hors Corse) du 10 au 20 septembre, 601 en Corse et 803 dans les DROM