Pour avoir refusé pendant la campagne électorale de retirer une pancarte en faveur des prisonniers catalans sur la façade du gouvernement catalan, le président Quim Torra passe en jugement Lundi 18 Novembre 2019 et il pourrait finir destitué.
« Liberté pour les prisonniers et pour les exilés politiques », le texte, accompagné d’un ruban jaune, est affiché sur le bâtiment du Palau de la Generalitat, le siège du gouvernement catalan, place Sant Jaume à Barcelone. La banderole a été dénoncée au printemps dernier par Ciudadanos à la commission électorale. Le parti anti-indépendantiste assure que le message est un slogan politique en faveur de l’indépendantisme catalan et qu’il n’a rien à faire sur un bâtiment institutionnel, de surcroît pendant une campagne électorale. Au mois d’avril 2019, la Catalogne s’apprêtait à voter pour les élections municipales, législatives et européennes. La commission électorale est allée dans le même sens que Ciudadanos et elle a demandé au président catalan de retirer la banderole. Indépendantiste activiste radical, Quim Torra a attendu une semaine pour détacher la banderole, quelques minutes avant que la police ne doive intervenir.
Quim Torra se trouve donc poursuivi pour le délit de désobéissance et il peut finir avec une destitution de sa charge de président de la Catalogne, une amende de trente mille euros et dix huit mois d’inéligibilité.
Le procès de Quim Torra a commencé Lundi 18 Novembre 2019 au Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne (TSJC), tout près de l’Arc De Triomf. Le président est arrivé Lundi 18 Novembre 2019 à 8 heures 30 accompagné des députés indépendantistes de son parti Junts Per Catalunya, du vice-président catalan Pere Aragonès et de l’ancien président Artur Mas.
Le verdict sera connu au mois de janvier 2020 et la destitution de Quim Torra pourrait déboucher sur une nouvelle élection catalane. Avant les élections, deux scénarios sont sur la table. Si le parlement n’investit pas un nouveau président, le vice-président Pere Aragonès assure l’intérim et deux mois plus tard des élections sont convoquées automatiquement. Ou au contraire, la chambre parlementaire investit un nouveau président, qui de toute façon au regard de l’actualité politique devrait convoquer avant l’été des élections.
La justice espagnole a déjà condamné à dix huit mois d’inéligibilité l’ancien président Artur Mas pour avoir organisé la consultation populaire indépendantiste du 9 novembre 2014. Les charges de rébellion et de sédition courent toujours contre Carles Puigdemont en Belgique. La condamnation de Quim Torra aura lieu dans un contexte marqué par les protestations de la rue catalane depuis Lundi 14 Octobre 2019, date à laquelle les anciens leaders indépendantistes ont été condamnés de neuf à treize ans de prison pour la déclaration d’indépendance du mois d’octobre 2017.
Nico Salvado , cofondateur d’Equinox .