L’Occitanie reste une destination phare pour les vacanciers. Notre région séduit par son art de vivre, son patrimoine et sa culture. La langue occitane est appréciée par le grand public mais peu parlée par ses habitants. L’Office public de la langue occitane a réalisée une enquête sur sa pratique, auprès de 8000 personnes du Grand Sud-Ouest. Elle pointe les risques de sa disparition.
Aujourd’hui, 79% parle occitan dans la sphère privée. 69% le lise dans la presse de proximité notamment grâce à internet et aux réseaux sociaux. 62% des moins de 30 ans s’approprient la langue régionale via les sites de streaming ou de podcast.
Désormais, les habitants souhaitent une présence renforcée de l’occitan dans les médias et un enseignement plus accru dans les établissements scolaires. 81 % sont favorables au développement d’une offre d’enseignement de l’occitan de la maternelle au lycée.
« L’enseignement est un vecteur incontournable de déploiement de la langue occitane. De l’école maternelle, en passant par le secondaire et jusqu’à l’université; pour les enfants ou pour les adultes, les modalités d’enseignement et de transmission de l’occitan sont multiples. Une langue qui vit, c’est avant tout une langue qui se transmet ! » souligne Charline Claveau, Présidente de l’OPLO.
Cette sollicitation est partagée par l’Office public de la langue occitane. Chaque année, elle contribue au développement intensif de la langue régionale avec des dispositifs ludiques et culturels tels que la distribution de manuels scolaires, de chèques-livres pour l’achat d’ouvrage jeunesse en occitan ou encore la diffusion de dessins animés et séries doublés en occitan.
Elle participe à la formation des enseignants, organise des journées et semaines occitanes et attribue des bourses d’études aux étudiants pour leur apprentissage. L’Office implique également les parents dans ce combat régional. Elle met à la disposition de tous, une carte interactive permettant à chacun de trouver un enseignement de proximité.
« Si le renforcement de l’apprentissage des langues vivantes étrangères doit être considéré très positivement, il convient que ce ne soit pas au détriment de l’enseignement des langues régionales. Car force est de constater que l’enseignement des langues régionales est plus qu’auparavant en concurrence, au lycée en particulier, avec l’enseignement des langues étrangères, ce qui a des conséquences sur leur attractivité́ et les choix qui s’imposent aux élèves » relève Charline Claveau.
L’OPLO bénéficie d’un soutien sans faille de l’Education nationale, qui a doublé ses subventions pour l’année 2020/2021. En fin d’année, elle adoptera une stratégie territoriale afin de permettre de prioriser des zones d’action en fonction des indicateurs figurant de l’enquête sociolinguistique.
Dans son plan d’action, l’Office souhaite l’instauration d’un statut légal et juridique de l’enseignement des langues régionales de France qui soit protecteur et permette une vraie complémentarité́ avec l’enseignement des langues vivantes étrangères.
« Les bénéfices de l’apprentissage bilingue dès le plus jeune âge ne sont plus à démontrer. Le choix fort du binôme français / langue régionale doit s’intégrer, en revanche, dans un projet sociétal plus large qui repose sur le concept de « bi-plurilinguisme ». L’occitan, situé au carrefour des langues romanes et se positionne comme une clé d’entrée vers ses voisines espagnoles, italiennes, portugaises… qui font de notre langue un véritable passeport pour le monde ! » conclut Charline Claveau.
Aujourd’hui, 542 000 locuteurs âgés de plus de 15 ans, parlent la langue d’Oc en régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et sur le territoire frontalier du Val d’Aran (Espagne).