À l’appel du Collectif « Pour que Vivent nos Langues » parents et enfants scolarisés en Calandretas, associations et élus se sont mobilisés samedi 1er juin à 11 h devant la sous-préfecture de Narbonne, puis le cortège s’est rendu place de l’Hôtel de ville. Convergencia Narbonesa qui regroupe plusieurs associations du Narbonnais : Radio Lenga d’Òc, Pais Nòstre, le Tambourin, les Calandretas Granhote et Jacquetoune, la Fédération des Calandretas de l’Aude, des habitués de l’Ostal Occitan Narbonés et le conseiller départemental Patrick François étaient présents. Tous ont entonné en chœur « Se Canto ». Toutes les photos prises seront ensuite envoyées à la fédération des calandretas, qui les fera parvenir au ministère.
Modification de la constitution
Ils ont exprimé leurs inquiétudes devant ce qu’ils ressentent comme une réelle régression : « Nous demandons une révision constitutionnelle garantissant l’enseignement immersif en langues régionales, explique la porte-parole du collectif Coralie Malric. Nous réclamons la réintégration de l’occitan au bac, la possibilité n’existe aujourd’hui que pour le brevet. Et nous souhaitons pouvoir appeler nos enfants avec un prénom régional, ce n’est pas possible aujourd’hui à cause de l’orthographe non reconnue dans la langue française. Elle cite l’exemple de l’accent aigu sur le « u » et de la tilde sur le n : cet accent et la tilde, typiques de la langue occitane, n’existent pas dans l’orthographe française. Le prénom est ainsi retoqué par l’état civil, en vertu d’une circulaire de 2014 stipulant qu’il n’est plus possible d’utiliser des lettres avec accents qui n’appartiennent pas à la langue française ».
Lors de ce rassemblement pacifique, la précarité de l’occitan a été soulevée : « Nos langues n’ont aucune garantie juridique. Ce qui a été construit jusqu’à présent ne doit pas être remis en cause. Ces langues ont besoin que les projets d’avenir soient consolidés. Cette sécurité juridique ne peut venir que d’une modification de la Constitution » a souligné Coralie Malric.
Des rassemblements analogues se sont déroulés pacifiquement sur tout le territoire occitan, mais aussi en Catalogne, au Pays Basque, en Bretagne, Corse, et en Alsace.