Alors qu’aujourd’hui, les actionnaires de Total devaient se réunir pour célébrer les superprofits du groupe, l’Assemblée générale a été fortement perturbée par la présence d’une coalition d’activistes. L’année dernière, les activistes du mouvement climat étaient déjà 250 à bloquer l’Assemblée générale du géant du pétrole et du gaz, contraignant Total à annuler son Assemblée générale en physique. Cette année, les associations co-organisatrices sont passées à l’étape supérieure et ont réuni 700 activistes, pour dire non à la stratégie délétère de Total qui s’obstine à voter des plans de développement de nouveaux projets pétroliers et gaziers, au mépris de l’urgence climatique et des communautés affectées par ces projets aux quatre coins du globe.
Conformément à l’avertissement publié il y a un mois, les activistes du mouvement climat étaient prêt·es ce matin aux aurores pour bloquer les différents points d’entrée de la salle Pleyel à Paris, où devait se tenir l’Assemblée générale annuelle de Total. Co-organisée par Alternatiba Paris, les Amis de la Terre France, Attac, et avec le soutien de Greenpeace France, 350.org et Scientifiques en Rébellion, cette action de masse a été plus que jamais l’occasion de dénoncer la stratégie climaticide de Total.
Une violence inouïe de la répression policière
Les activistes étaient sur place dès à 6h du matin pour s’enchaîner les un·es aux autres devant les portes d’entrée de la salle Pleyel, mais les forces de l’ordre les ont accueilli·es à coups de gaz lacrymogène, nasses, grenades et matraquages arbitraires. La présence policière disproportionnée qui a été déployée ce matin et la violente répression qui a été observée ont empêché le blocage d’être effectif, et montrent une fois de plus que l’État protège les intérêts de la multinationale et des puissants, au détriment de l’intérêt général et de la transition. Malgré les violences, les tentatives d’intimidation et les brutalisations par les forces de l’ordre, les activistes sont resté·es déterminé·es et ont montré que le cynisme de Total n’a plus sa place à l’heure où la planète subit des sécheresses sans précédent. Tenir de la sorte l’AG de l’une des entreprises les plus polluantes de la planète, au prix d’une violence inouïe et d’activistes blessé·es alors que l’action est non-violente, est l’aveu du fiasco de la stratégie destructrice de Total. Nous dénonçons la protection du mastodon pétro-gazier par le gouvernement, et demandons au gouvernement d’Emmanuel Macron de mettre en place un encadrement strict des activités du groupe, pour préserver l’environnement et les droits des communautés affectées.
Total, ennemi n°1 du climat
Malgré le greenwashing de la multinationale, la société civile n’est pas dupe. Rappelons-le, Total est le premier pollueur de France. Du haut de ses 36 milliards d’euros de bénéfice – soit plus du double par rapport à 2021, et dont 9,4 milliards d’euros sont directement allés dans les poches des actionnaires – pour l’année 2022 et alors que l’été qui s’annonce prévoit des températures infernales, le géant du pétrole et du gaz poursuit sa fuite en avant dans le développement de projets d’énergies fossiles.
Nous l’avons montré une nouvelle fois aujourd’hui :
Total et son monde ne pourront plus se réunir en toute impunité dans leurs tours dorées pour célébrer les profits exubérants de la multinationale et piétiner nos chances de maintenir les conditions de vie humaine sur Terre.
Le greenwashing de Total est un leurre. La major, qui est la pétrolière internationale ayant approuvé le plus de nouveaux projets pétroliers et gaziers en 20221, prévoit en effet d’augmenter sa production de pétrole et de gaz jusqu’en 2030, voire au-delà.
Un plan climat qui n’a de climat que le nom
Alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et les rapports du GIEC s’accordent sur l’impératif de ne plus développer aucun projet fossile (pétrole, charbon et gaz) pour espérer rester sous la barre des 1,5°C de réchauffement, le « plan climat » du groupe ne prévoit ni l’arrêt de ses investissements dans les pétrole et gaz, ni un plan de sortie des énergies fossiles. Au contraire, ce plan n’est qu’une stratégie d’expansion des énergies fossiles qui mise sur des fausses solutions comme la capture et compensation carbone, technologies qui ne sont rien de moins que de la poudre aux yeux dans le course contre le réchauffement climatique. Pire, Total a appelé ses actionnaires à voter contre une résolution consultative déposée par 17 actionnaires et qui demande à Total de se fixer des objectifs ambitieux de baisse de ses émissions de gaz à effet de serre, en cohérence avec l’Accord de Paris2. L’argument avancé par Total? « La multinationale ne serait pas responsable des émissions de gaz à effet de serre causées par l’utilisation des énergies qu’elle produit »… Il est intolérable d’entendre encore aujourd’hui de telles énormités, lorsque l’on sait que cela fait des décennies que la major du pétrole et du gaz exploite les ressources naturelles et est un des principaux responsables du dépassement des limites planétaires.
La sortie des énergies fossiles, sinon rien
Nos revendications sont claires et parfaitement alignées avec le consensus scientifique3. Total doit s’engager immédiatement et concrètement sur la fin de tout nouveau projet d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). La multinationales doit également stopper ses projets d’énergies fossiles en cours, car ils sont autant de bombes climatiques qui nous éloignent de l’objectif de l’Accord de Paris et condamnent notre avenir à toutes et tous.
COMMUNIQUE LES AMIS DE LA TERRE